Ce n’est véritablement qu’au XVIIe siècle que le village prend son essor. Habay va connaître pas moins de 9 hauts fourneaux et forges. La situation est idéale : la forêt procure le charbon de bois tandis que la Rulles apporte toute l’énergie hydraulique nécessaire.
Le minerai est importé de la région de Halanzy et d’Athus située à une trentaine de kilomètres au sud-est. Tout se prête donc au formidable développement des forges.
La première « usine de fer » apparaît en 1546. Il s’agit des forges de Bologne situées en aval de Habay-la-Neuve. Un peu plus en amont, on trouve les forges du Châtelet. Viennent ensuite les usines du Pont d’Oye (1607) et celles du Prince (1608) Les forges connaissent leur apogée au cours du XVIIe siècle procurant à leur propriétaire un statut et une puissance démesurés.
S’il ne reste que peu de traces des forges elles-mêmes, toute la région demeure néanmoins imprégnée de ce glorieux passé industriel. A leur arrivée, les Maîtres des Forges ont créé d’importantes retenues d’eau sur le cours de la Rulles, donnant naissance à de nombreux étangs (étangs du Pont d’Oye, du Prince,…). Quelques rues aux noms évocateurs (Vouille des crasses, Ruelle des Forgerons, Kollenweg ou Route du Charbon) rappellent l’importance qu’ont eue les forges pour l’extension du village. On remarquera également plusieurs pompes en fonte disséminées un peu partout (Rue de Luxembourg, Rue D’Hoffschmidt,…). Datant du XIXe siècle, elle auraient été forgées entre autres aux usines de Bologne.
Les forges ont également profondément marqué la paysage ardennais. Déjà soumises aux droits d’usages, les forêts se sont vues devenir la première source d’énergie d’industries florissantes.